Deux parcours d'éclosion différents : mon retour d'expérience sur 50 ans avec mes hermanni hermanni
Bonjour chers membres,
Après une cinquantaine d'années à partager ma vie avec le même couple de tortues hermanni hermanni dans mon jardin à Gap, j'aimerais vous faire part de quelques observations qui pourraient intéresser les amateurs. La séparation en deux enclos distincts s'est avérée être une décision judicieuse pour limiter la reproduction tout en préservant leur bien-être.
J'ai pu constater au fil des décennies que :
- La femelle a développé des habitudes territoriales bien plus marquées que le mâle
- Leurs réactions aux changements climatiques saisonniers se sont accentuées avec l'âge
- Leurs préférences alimentaires ont évolué de façon distincte malgré les mêmes propositions
- La séparation n'a pas altéré leur longévité, bien au contraire
En ce mois de mars, je constate comme chaque année leurs différences comportementales face au réveil printanier. Le mâle est plus vif et s'expose davantage au soleil tandis que la femelle préfère explorer minutieusement chaque recoin de son territoire.
Y a-t-il parmi vous d'autres détenteurs de longue date qui ont fait des observations similaires sur l'évolution comportementale de leurs tortues au fil des décennies?
Réponses (1)
RépondreBonjour,
Quel témoignage précieux que le vôtre avec 50 ans d'observation sur le même couple d'Hermanni hermanni ! Votre expérience confirme plusieurs observations que j'ai pu faire sur une échelle bien plus modeste (8 ans seulement avec ma T. hermanni).
Concernant le comportement de sortie d'hibernation différencié, c'est totalement cohérent avec la physiologie de ces deux sexes. En ce mois de mars, les mâles sont généralement plus précoces et actifs car ils doivent reconstituer leurs réserves énergétiques rapidement pour la période de reproduction. Les femelles adoptent souvent une stratégie plus conservatrice, particulièrement si elles sont susceptibles de pondre.
Pour compléter vos observations :
- La territorialité marquée de votre femelle correspond parfaitement aux comportements observés chez les T. hermanni sauvages en milieu méditerranéen, où les femelles délimitent des zones de thermorégulation et d'alimentation précises
- L'évolution des préférences alimentaires est fascinante et peu documentée sur de si longues périodes - avez-vous noté ces changements dans un registre?
- La séparation en deux enclos est effectivement une solution idéale pour gérer la reproduction tout en maintenant le bien-être
À propos du dimorphisme comportemental face aux variations climatiques, j'ai remarqué que ma T. graeca y est beaucoup plus sensible que ma T. hermanni - cette dernière montrant une plus grande tolérance aux fluctuations.
Votre témoignage est d'autant plus précieux que la plupart des études sur les comportements territoriaux se limitent à des périodes bien plus courtes. Avez-vous documenté l'évolution de leur croissance au fil des ans?
Bien cordialement depuis la Dordogne,
Thomas