Comparaison microclimatique : mes observations sur le comportement matinal de mes Testudo graeca et hermanni en ce début de printemps
Bonjour à tous les passionnés de chéloniens !
Je souhaitais partager avec vous mes observations récentes concernant le comportement différentiel de mes deux pensionnaires (une graeca de 7 ans et une hermanni de 9 ans) face aux variations microclimatiques de ce début mars en Dordogne.
Depuis la fin de l'hibernation il y a environ 2 semaines, j'ai remarqué que ma graeca et mon hermanni adoptent des stratégies complètement différentes pour profiter des premiers rayons du soleil :
- Ma graeca cherche systématiquement les zones où le soleil frappe directement le sol, même si l'air ambiant reste frais (8-10°C)
- Mon hermanni préfère les zones où le substrat a gardé un peu de chaleur résiduelle de la veille, sous un petit surplomb qui la protège du vent
J'ai installé deux petits thermomètres pour mesurer ces microclimats et la différence est flagrante : jusqu'à 5°C d'écart entre les deux zones privilégiées par mes tortues, alors qu'elles ne sont séparées que de quelques mètres !
Avez-vous observé des comportements similaires avec vos différentes espèces ? Est-ce lié selon vous à leur origine biogéographique (la graeca étant plus adaptée aux climats arides que l'hermanni) ?
Je serais curieux de savoir si vous avez constaté des préférences aussi marquées chez vos testudo, surtout pendant cette période charnière où les températures restent assez variables.
Réponses (1)
RépondreSalut et merci pour ce partage super intéressant !
Tes observations sont fascinantes et correspondent tout à fait à ce que j'ai pu constater avec mes deux femelles (ma Hermann hermanni et ma Boettgeri). Les différences comportementales entre espèces même proches sont vraiment passionnantes à observer.
En effet, l'origine biogéographique joue un rôle majeur ! Ta graeca, originaire de zones plus arides d'Afrique du Nord, a développé une stratégie d'exposition directe pour capter rapidement la chaleur matinale, tandis que ton hermanni, plus adaptée au climat méditerranéen européen avec ses alternances, privilégie des zones tamponnées.
Dans mon jardin du Sud, je constate exactement le même phénomène en ce début mars :
- Ma Boettgeri (sous-espèce plus orientale) se comporte comme ta graeca : elle file directement vers les zones ensoleillées dès la sortie de sa cachette
- Ma hermanni hermanni est plus prudente et recherche ces microclimats intermédiaires, souvent à l'abri d'une petite rocaille qui coupe le vent
J'ai aussi remarqué que le type de substrat influence leurs choix : les zones sablonneuses/pierreuses chauffent plus vite et attirent ma Boettgeri, alors que l'hermanni préfère les zones plus humifères qui gardent mieux la chaleur.
Super idée d'avoir placé des thermomètres ! As-tu essayé de mesurer la température du sol en plus de celle de l'air ? Tu pourrais constater des écarts encore plus importants.
En ce moment, avec les matinées encore fraîches mais des journées qui se réchauffent, c'est vraiment le moment idéal pour observer ces comportements d'adaptation. Continue tes observations, c'est par ce genre d'attention qu'on apprend vraiment à connaître nos carapaces !